Chez Oscar… Il y a comme qui dirait un os !!!

À deux pas de la Bastille, une autre forme d’arbitraire

Le restaurant « Chez Oscar » se trouve à quelques mètres de la place de la Bastille. Tout un symbole.

Lieu mythique de la Révolution française, la Bastille fut prise comme on se libère d’un joug : celui du despotisme, de l’injustice et de l’arbitraire. Deux siècles plus tard, à quelques enjambées de cette forteresse fantôme célébrée chaque 14 juillet, c’est une autre forme d’injustice qui s’installe, plus sourde, plus insidieuse, mais tout aussi brutale.

Sur la plaquette publicitaire de « Chez Oscar », on peut lire :

« L’esprit de partage et de générosité qui anime les lieux se retrouve aisément dans vos assiettes, avec ces plats gourmands où la tradition côtoie la passion créative d’un Chef qui fait partie de la famille. Cuisine familiale, du terroir, savoureuse à souhait, telle est la promesse culinaire de ce lieu où l’on sent un vrai plaisir de l’hospitalité. Invitez-vous à la table d’Oscar, où il fait si bon flâner, discuter et grignoter. Dans un esprit de pure tradition parisienne, ce restaurant brasserie ambiance 1900 est un bel endroit de partage et de convivialité. * Taieb Assadi, le cuisinier dudit restaurant serait heureux d’apprendre qu’il « fait parti de la famille. »

Une belle promesse, en effet. Taieb Assadi, le cuisinier emblématique du lieu depuis trois décennies, serait peut-être touché d’apprendre qu’il « fait partie de la famille »… si cette famille ne songeait pas aujourd’hui à le jeter sans autre forme de procès.

Car c’est bien d’une mise à l’écart qu’il s’agit. Taieb a été suspendu à titre conservatoire. Son tort ? Avoir, selon les dires du gérant, tenu des propos « diffamatoires ». Trente ans de service balayés d’un revers d’accusation.

Mais le cas de Taieb n’est pas isolé. Depuis le 21 mai, date de l’arrivée de la nouvelle direction, c’est tout le personnel — en grande majorité d’origine afro-maghrébine — qui subit un traitement inhumain : propos ouvertement racistes, humiliations quotidiennes, salaires impayés depuis des mois, pressions psychologiques. Le tout dans un climat de peur et de mépris.

Face à cette situation, sept des douze employés ont entamé, le 1er août, une grève de la faim. Un geste radical pour briser l’indifférence et dénoncer ce que beaucoup qualifient de gestion coloniale des « arabo-bamboulas », selon les mots qui circulent — oui, en 2025 — dans la bouche de ceux qui dirigent l’établissement.

Depuis samedi, les employés campent devant le restaurant fermé. Ils s’appellent Mountaga Soumaré, dix ans de service. Magname Yattabare, vingt ans de loyauté. Habib, Belaid, Stéphane. Visages invisibles de la gastronomie parisienne. Corps usés, mais dignité intacte.

« Nous voulons que justice soit faite », martèle Mountaga.
« On est là pour travailler, on veut la paix, et on veut nos droits ! », ajoute Taieb.
Magname, lui, s’exprime en soninké : « Avant tout, nous sommes des êtres humains. Il faut qu’on vive ensemble. »

Certaines vérités, sous certains cieux, sous d’autres latitudes auraient pu résonner comme des vérités ….

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