Voile intégral : réponse aux députés (03/12/2009)
Le 3 décembre 2009, j’intervenais devant la mission parlementaire sur le port du voile intégral, lancée par André Gérin et l’Assemblée nationale. Mon rôle : apporter la parole du terrain, celle qu’on écoute rarement quand il s’agit des quartiers populaires.
Responsable associative engagée dans la prévention de l’échec scolaire et de la délinquance, j’ai rappelé une vérité que l’obsession médiatico-politique s’efforce d’effacer : le voile intégral est une exception rarissime, presque inexistante, dans les quartiers qu’on désigne pourtant comme foyers du « problème ».
Alors que plus de 200 auditions se sont succédé dans cette mission d’information, la majorité des voix entendues ont contribué à façonner un récit sans véritable fondement empirique. Quelques interventions, comme celle de Tariq Ramadan ou d’autres voix dissonantes, ont tenté d’introduire de la complexité et de la contradiction. Mais ces paroles critiques sont restées marginales dans un cadre largement orienté.
Mon intervention s’inscrivait dans cette même volonté : démonter la construction politique du péril « voile intégral » et recentrer le débat sur les véritables urgences des quartiers populaires — déscolarisation, exclusion, précarité, et discriminations structurelles.
L’urgence n’était pas de légiférer contre une poignée de femmes invisibles, mais de traiter l’indifférence institutionnelle à l’égard de millions de citoyens relégués. Ce témoignage reste plus que jamais d’actualité.
