Permis de conduire : l’UE fixe une validité maximale de 15 ans

Permis de conduire : l’UE fixe une validité maximale de 15 ans

Le Parlement européen a voté une révision des règles concernant le permis de conduire. La durée de validité du permis n’est plus illimitée, elle est désormais limitée à 15 ans. L’objectif affiché ? Garantir la sécurité des passagers et des usagers de la route.

Une stratégie de communication toujours aussi anxiogène

Comme à l’accoutumée, les institutions européennes martèlent des chiffres chocs pour imposer leur narratif. En affichant le bilan de 20 800 morts sur les routes en 2023, elles créent un choc psychologique justifiant de nouvelles réglementations. Or cette communication, en l’espèce, est un exemple classique de tromperie par omission d’éléments contextuels cruciaux.

Ce chiffre de 20 400 morts concerne 27 pays et une population de 450 millions d’habitants. Ramené à l’échelle d’un pays comme la France (68 millions d’habitants), cela représente un taux de mortalité routière très bas.

En 1972, la France a connu un pic de 16 617 morts sur ses routes pour une population de 52 millions d’habitants et un parc automobile bien moins important. En 2023, la France a déploré 3 170 morts. Ce qui représente une baisse de plus de 80% du nombre absolu de morts, alors que le trafic a été multiplié.

Le fait de ne communiquer que le chiffre brut est une technique destinée à amplifier artificiellement la perception du problème. L’état de peur et d’urgence permanente, semble être devenu l’argument principal d’une gouvernance qui, à court d’idées transformatrices, gère les sociétés par la contrainte réglementaire et la micro-management de la vie quotidienne et des espaces les plus intimes des individus.

La réalité a la dent dure

Les mesures de sécurité routière qui existent déjà et qui n’ont cessé d’être renforcées : le permis à points, l’obligation du port de la ceinture, les contrôles d’alcoolémie, la généralisation des radars, la sensibilisation à la vitesse… semblent donc avoir fait leurs preuves. Mais cela ne semble pas suffisant.

Peut-être faut-il encore renflouer certains secteurs ? Quelques bêtes assoiffées de profits, prêtes à se repaître d’une nouvelle réglementation ?

Bien que qualifiée de « théorie du complot », la logique financière derrière ces décisions repose sur une observation simple : l’État (ou l’UE) crée de nouvelles procédures, qui génèrent des flux d’argent : médecins agréés, auto-écoles, administrations… Même si ce n’est pas l’objectif premier, le résultat est le même : un “business forcé” dont le citoyen devient encore une fois la ressource captive.

Une mesure bureaucratique coûteuse pour les conducteurs

Imposer le renouvellement du permis pour des dizaines de millions de conducteurs créera un coût récurrents : photo, démarches administratives, visite médicale… Encore une perte de temps et d’argent pour le citoyen, sans bénéfice direct ni effet démontré sur la sécurité routière. Mais il semblerait que, pour les dirigeants de l’UE, l’efficacité réelle ne soit plus un argument pertinent.

Un conducteur dangereux ne le devient pas soudainement à 45 ou 60 ans. Et les causes majeures des accidents graves — vitesse, alcool, stupéfiants, distraction — ne seront pas détectées par un simple renouvellement de permis tous les 15 ans. Une mesure ciblée sur les conducteurs âgés (au-delà de 70 ou 75 ans, par exemple) serait probablement plus pertinente. Et ajouter à cela la nécessité de sanctionner les mauvais conducteurs même s’il s’agit de personnalités publiques.

Mais la réforme actuelle semble relever davantage du réflexe administratif que du bon sens, une décision uniforme pour répondre à un problème mal défini.

L’argument médical : un prétexte ?

Pour les partisans inconditionnels de l’Europe, l’argument médical est souvent mis en avant. Certes, la vision et l’audition baissent avec l’âge, nul ne le nie. Enocre faudrait il prouver statistiques à l’appui que les personnes agées sont les premiers responsables d’accidents.

Pourquoi ne pas avoir opté pour une approche proportionnée ? Un simple test d’aptitude réalisé par le médecin traitant permettrait d’écarter la minorité concernée, sans imposer une contrainte collective injustifiée. Sous couvert de précaution, l’UE préfère encore une fois la règle uniforme à la mesure raisonnable.

Tel un cobra sur sa proie, l’Union européenne continue d’enserrer les populations européennes dans ses rets réglementaires. Chaque nouvelle directive s’ajoute à la précédente, grignotant un peu plus la liberté des citoyens et la souveraineté des États.

Pour les européanistes acharnés, s’il en reste, rappelons que l’Europe, c’est aussi :

  • Le Certificat COVID Numérique (Passe Sanitaire) : véritable atteinte à l’intégrité corporelle et à la liberté de mouvement. Ce dispositif a instauré une société à deux vitesses, conditionnant l’accès aux libertés fondamentales à un acte médical. Beaucoup de juristes y ont vu à juste titre, une rupture du principe d’égalité devant la loi et un précédent dangereux, ouvrant la voie à d’autres usages liberticides.
  • L’interdiction des chaudières au gaz ou au fioul dans les logements neufs : une ingérence directe dans la propriété privée et le droit de choisir son mode de chauffage.
  • L’interdiction programmée des véhicules thermiques (2035), qui pénalise encore les plus modestes.
  • Le Digital Services Act (DSA), censure déguisée de la liberté d’expression sous couvert de lutte contre la désinformation.
  • L’obligation de rénovation énergétique des logements : une contrainte coûteuse imposée aux propriétaires.
  • La généralisation de la vidéosurveillance et de la reconnaissance faciale : une atteinte majeure à la vie privée.
  • Les Zones à Faibles Émissions (ZFE), restreignant le droit de circuler  au « standing », accentuant la fracture sociale.
  • La conservation généralisée des données de connexion: une surveillance de masse contraire au secret des correspondances.
  • L’extension de “l’action de groupe” à la justice pénale, qui risque de transformer la justice en instrument de pression collective.
  • La directive sur les énergies renouvelables et la fin imposée des chaudières traditionnelles : symbole d’une contrainte technologique subie.
  • Et désormais, la fin du permis à vie : une régression supplémentaire de la liberté de circulation.

Ces mesures, prises isolément, semblent anodines. Mais mises bout à bout, elles dessinent une tendance lourde et inquiétante : une Europe qui réglemente tout, encadre tout, et finit par infantiliser l’individu.

Harmonisation : une fin en soi ?

On nous répondra qu’il faut absolument unifier les législations. Pourquoi ? L’harmonisation est-elle une fin en soi, ou le prétexte à une centralisation toujours plus poussée ? Ne s’agit-il pas, en réalité, de copier ce « voisin » outre atlantique, au détriment des spécificités nationales ? Chaque pays européen possède sa propre histoire, ses équilibres et sa culture du droit. Ce qui fonctionne à Stockholm ou à Berlin doit-il nécessairement s’appliquer à Paris, Rome ou Athènes.

Ainsi Bruxelles étend progressivement son champ de compétence, grignotant celui des parlements nationaux. À mesure que les directives européennes se multiplient, le rôle des représentants des peuples se réduit à celui de simples chambres d’enregistrement.

Beaucoup de députés le reconnaissent eux-mêmes. Entre 60 et 80 % des lois votées dans les assemblées nationales ne sont en réalité que la transposition de décisions prises à Bruxelles. Ainsi, le pouvoir législatif national fond comme peau de chagrin, tandis que les souverainetés populaires se dissolvent dans les méandres technocratiques de « l’Union ».

Cette situation pose d’ailleurs une question de fond : à quoi servent encore nos législatives si la majorité des décisions sont déjà actées ailleurs ? Peut-être est-il temps d’interroger la légitimité et le coût d’assemblées nationales réduites à un rôle symbolique.  Et ainsi faire des économies ne consistera plus à pressurer des populations déjà saignées à blanc, mais à repenser le fonctionnement d’institutions dont le bien-fondé devient, à bien des égards, discutable.

Le rendez-vous des prochaines législatives est donc un rendez-vous à ne pas manquer !

Peut-être s’agira-t-il, lors des campagnes acharnées des prochaines législatives, de mettre tous les membres de ces assemblées devant leurs responsabilités. Ils devront enfin démontrer que leur rôle ne se limite pas à entériner des décisions venues d’ailleurs. Car si les parlements nationaux ne sont plus que des chambres d’enregistrement des directives européennes, alors c’est le principe même de la représentation démocratique qui vacille et qui demande à être sérieusement questionné.

Les élus devront prouver qu’ils défendent encore l’intérêt de leurs concitoyens, et non celui d’une structure lointaine qui impose ses normes sans rendre de comptes. Faute de quoi, les citoyens finiront par se demander à quoi bon voter, si les urnes ne changent plus rien.

Dépenses de fonctionnement de l’Assemblée nationale pour 2025

Rappelons qu’en France, le budget total de fonctionnement de Assemblée nationale  pour l’année 2025 est estimé à 606,05 millions d’euros. Dont 10,19 Millions d’€uros en achats de biens et fournitures (papeterie, fluides…) et 39,14 Millions d’€uros en entretien, locations, télécommunication….

Les indemnités parlementaires s’élèvent à 53,83 Millions d’€uros. Auxquels il faut ajouter la pension des anciens députés qui avoisine les 80 Millions d’€uros.

Un député français touche environ 5 300 € net par mois, et bénéficie en plus de l’IRFM (Indemnité représentative de frais de mandat) de 6 450 € pour ses dépenses liées au mandat. Ce qui porte son pouvoir d’achat lié à la fonction à plus de 11 000 € par mois. Sans compter les avantages en nature et frais remboursés. Dont la Prise en charge de certains déplacements professionnels et frais de représentation. Ainsi que l’accès gratuit aux services de l’Assemblée (cantine, photocopies, etc.).

Ceci dit à l’attention de toutes celles et ceux qui préfèrent dans leur myopie chronique et leurs frustrations morbides, lorgner uniquement vers les RMIstes taxés de profiteurs paresseux. Mais surtout pour signifier l’urgence de voir justifiées ces dépenses publiques par les preuves tangibles d’un travail qui profite aux masses et non aux élites.

Les pays de l’UE ne sont pas les Etats Unis d’Amérique

Faut-il rappeler que les États-Unis ne sont pas l’Union européenne. Là-bas, chaque État conserve une large autonomie, notamment en matière de lois, d’impôts, d’éducation ou de justice. Par ailleurs, certains états , comme le Texas par exemple, revendiquent de façon active, davantage d’indépendance, et agitent l’idée de quitter la fédération.

L’Europe, au contraire, semble vouloir avancer à rebours de ce principe. Sous couvert d’harmonisation, elle centralise, normalise, uniformise. Ce qui devrait être un outil de coopération devient un mécanisme d’alignement idéologique, où chaque État perd peu à peu la maîtrise de ses choix fondamentaux. Et à mesure que les normes s’empilent, les nations s’effacent, remplacées par une structure technocratique distante, qui prétend parler au nom de tous mais n’écoute plus personne.

Sous prétexte de moderniser et d’unifier, l’Union européenne s’éloigne chaque jour un peu plus de sa promesse initiale : celle d’une union libre et respectueuse des peuples. Le renouvellement du permis de conduire tous les 15 ans n’est qu’un symptôme de plus d’un mal plus profond : la substitution du bon sens par la bureaucratie, de la responsabilité individuelle par la contrainte administrative.

 

 

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2 réflexions sur “Permis de conduire : l’UE fixe une validité maximale de 15 ans

  • Des chiffres qui donnent le vertige, voire la nausée…. pour une cristallisation autour de ceux qui sont systématiquement rappelés à l’ ordre et ponctionnés….
    Merci de remettre les pendules à l’heure !

    Répondre
    • Faouzia Zebdi-GhorabAuteur de l’article

      Merci pour votre commentaire. Notre intention était de proposer une analyse factuelle permettant à chacun de mieux saisir les mécanismes à l’œuvre derrière ces chiffres.

      Répondre

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