Sénatoriales-septembre 2004

Sénatoriales – Septembre 2004

Contexte spécifique

Les élections sénatoriales ne sont pas ouvertes au suffrage universel direct : seuls les “GRANDS ELECTEURS” (élus municipaux, départementaux et régionaux) sont habilités à voter. Cela en fait une élection verrouillée, opaque, et souvent inaccessible aux candidatures issues de l’engagement associatif ou des mouvements minoritaires sans assise institutionnelle.

En septembre 2004, nous avons néanmoins présenté trois listes dans trois départements :

  • Paris

  • Hauts-de-Seine

  • Bas-Rhin

Dans deux de ces départements (Paris et Bas-Rhin), nos candidats ont obtenu chacun la voix d’un grand électeur, soit 0,04 % des suffrages exprimés dans chaque cas. Faouzia Zebdi-Ghorab a obtenu quant à elle la voix de 2 grands électeurs. Ce sont des scores bien evidemment symboliques, mais qui témoignent d’une capacité d’infiltration, même minime, dans un système conçu pour être imperméable à l’expression indépendante.

Extrait des résultats (Hauts-de-Seine)

Tête de listeListe / ÉtiquetteVoix%Élus
Roger KaroutchiUMP47624,21 %2
Robert BadinterPS – Verts31015,77 %1
Roland MuzeauPCF25813,12 %1
Charles PasquaRPF – UMP21110,73 %1
Denis BadréUDF – UMP20310,33 %1
Jean-Pierre FourcadeUMP1929,77 %1
Hervé MarseilleUDF1638,29 %0
Jean-Pierre SchosteckUMP964,88 %0
Agnès HeurtierEXG180,92 %0
Mireille GittonPRG140,71 %0
Jean-Pierre LettronMRC110,56 %0
Christian MaréchalFN90,46 %0
Bernard BornetteMNR30,15 %0
Faouzia Zebdi-GhorabDIV20,10 %0

En résumé

  • Cette candidature relevait d’un acte de présence politique, presque existentiel, dans un espace démocratique verrouillé.

  • Obtenir ne serait-ce qu’une seule voix dans un collège d’élus est en soi un fait politique : cela signifie qu’un ou une élue a décidé de transgresser la discipline partisane pour exprimer un soutien, fût-il discret, à une parole extérieure au système.

  • C’est aussi un rappel que la représentation institutionnelle reste un bastion réservé, et que l’ouverture réelle du champ politique passe aussi par la contestation de ses règles implicites.