Mon hommage à Hind, 19 ans
Hind, mon enfant, ma chérie, que Dieu Tout-Puissant te couvre de Sa Miséricorde et t’apporte la paix que les hommes, en devoir de le faire sur cette terre, n’ont pas su te procurer.
Ce 26 mars 2012, Nanterre s’est réveillée dans la stupeur et la douleur. Trois jeunes, dont toi, Hind, ont choisi de mettre fin à leurs jours, laissant une communauté entière en quête de réponses. Une marche silencieuse a été organisée pour honorer votre mémoire et dénoncer le mal-être profond qui ronge notre jeunesse.
Pourquoi ? Ne demandons pas pourquoi, mais plutôt comment ?
Comment des jeunes, dans la fleur de l’âge, en arrivent-ils à penser que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue ?
Comment des jeunes, dont la vie est encore longue devant eux, choisissent-ils d’y mettre fin d’une manière lente ou d’une manière plus brutale ?
Quand cesserons-nous de fermer les yeux en pensant qu’en les fermant, nos consciences sont disculpées de toute responsabilité ?
Je pleure, ma chère Hind, mais pas de ton devenir, car tu es entre les Mains de Celui qui t’a créée et vers Lequel toutes les âmes devront retourner.
Je pleure de mon sentiment d’impuissance.
Je pleure de ce sentiment de colère face à l’injustice violente dont tous les jeunes défavorisés font l’objet.
Je pleure de ce qu’encore aujourd’hui, troisième génération, nous en soyons encore à tenter de tisser une union microscopique, embryonnaire, aux avortements sans cesse répétés.
Je me souviens de toi, Hind, digne et lumineuse, à mes côtés lors de nos actions en faveur de la liberté de culte. Tu portais cette cause avec une maturité rare, avec un feu intérieur que même l’indifférence du monde ne semblait pouvoir éteindre.
Dieu fasse seulement que les quelques larmes que nous verserons sur ces corps fragiles nous lavent un peu du lourd fardeau de responsabilité que nous portons…
Je me souviens de toi, à mes côtés, lors de nos actions en faveur de la liberté de culte.
Dieu fasse seulement que les quelques larmes que nous verserons sur ces corps fragiles nous lavent un peu du lourd fardeau de responsabilité que nous portons et que nous continuerons de porter jusqu’à ce qu’enfin, sans préjugés sur nos jeunes, en les accompagnant avec compréhension et amour, nous sachions leur redonner le goût de la vie et du combat.
Cet hommage se veut un cri du cœur, un appel à la conscience collective pour que de telles tragédies ne se reproduisent plus.