Hold-up, et après ?

Un documentaire d’investigation sérieux, bien ficelé, qui fait intervenir des professionnels et autres spécialistes de tous bords (docteurs, médecins, prix Nobel, professeurs, politiques, scientifiques, universitaires, hommes de loi, chercheurs…) sur la question de l’épidémie du covid, et sa gestion par les différentes autorités concernées.

La question y est traitée longuement (plus de 2 heures) et de façon relativement exhaustive.

Les réalisateurs ont su utiliser — et pourquoi pas — les bonnes vieilles ficelles des documentaires télévisés à succès (musique pathétique, visages graves, ralentis, arrêts sur images, et suspens [en référence à l’inconnu que l’on voit courir pieds nus et dont on découvrira l’identité à la fin].

Synthèse de toutes les voix dissonantes par rapport au discours dominant des médias et de l’État, sur la crise sanitaire actuelle, ce film brosse et trace un tableau alarmant de l’état général des droits de l’homme en France, et plus particulièrement des libertés individuelles.

Mais malgré tous les aspects on ne peut plus louables de ce documentaire, il me laisse sur un arrière-gout assez amer, voire, selon certains avis recueillis, un réel sentiment de frustration.

Pour celles et ceux qui n’avaient JAMAIS entendu parler d’une remise en question du discours officiel sur la COVID 19, il est certain que ce reportage soulève suffisamment de questions pour que les uns et les autres amorcent une remise en cause des « affirmations » martelées sans cesse depuis le début de la crise, afin d’en faire des vérités.

Alerter, informer, apporter la critique et la contradiction, on ne le fera jamais assez. D’ailleurs, ne l’a-t-on pas toujours fait à travers l’histoire, et à des degrés variables.

On ne compte plus le nombre de livres sur les médias de masse et leur dictat idéologique né de leur dépendance financière.

On ne compte plus les dénonciations de scandales politiques liés à la corruption et autres trafics.

Des journaux alternatifs[1] ainsi que des sites publient depuis parfois plus de 20 ans, des documents officiels inédits, faisant état de données, de chiffre et d’informations jamais diffusées au grand public.

Quant aux créateurs de chaines vidéo, lanceurs d’alerte et autres, ils ne cessent d’attirer l’attention de leurs auditeurs sur tel ou tel dysfonctionnement, ou tel ou tel fait de l’actualité, ce qui parfois, peut même leur valoir de la prison.

Mais alors d’où vient le malaise. Eh bien, nous aurions envie de poser à tous les témoins de ce reportage la première question qui ne leur est jamais posée.

Que faire pour que cette fois-ci les bonnes décisions soient enfin prises en « temps réel », et non pas différées comme tous les autres drames et scandales du passé ?

La deuxième question que nous aurions envie de poser concerne l’impuissance supposée des parlementaires face aux actions d’un gouvernement qu’ils sont censés contrôler !

Le rôle, les pouvoirs, les recours des parlementaires ne sont évoqués à aucun moment [questions, commissions d’enquête, missions d’évaluation, pouvoirs de contrôle, demande de référendum, remise en jeu de la responsabilité du gouvernement, motions de censure, et j’en passe].

Mieux encore, ces personnalités publiques sont mises sur le même pied d’égalité que le citoyen lambda qui avec ses très modestes moyens dénonce et interpelle. Autrement dit nul besoin d’être un élu pour le faire.

Nous sommes en droit d’attendre d’eux un peu plus que l’expression d’une contestation, aussi virulente et brillantissime fut-elle, et autre que l’annonce quasi lunaire dans le contexte actuel, d’une candidature salvatrice aux présidentielles de 2022 [2] !

On les a pourtant connus plus coriaces, plus féroces, plus intraitables et plus mordants sur des questions pourtant moins capitales. Ainsi, à propos de 300 cas de jeunes filles voilées, un arsenal législatif de premier ordre a été mis en place efficacement, rapidement, appuyé par un discours virulent, et des arguments « percutants ». Quant à la société qui tremblait sous leurs vociférations, elle devait plier le joug sous l’autorité de leurs décisions.

Idem, légiférer contre le port du voile intégral ne relevait pas, me semble-t-il, de la plus haute urgence ni de la compétence des parlementaires [3] ?

Pourtant ils ont voté à une écrasante majorité, avec à l’appui des arguments de la plus grande des violences à l’endroit de ces femmes qui se sont vues affublées de toutes les maladies et de toutes les tares.

J’ai participé en décembre 2009, à la «mission d’information parlementaire sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national», et je me souviens de la fougue avec laquelle certaines députées voulaient « démasquer » une poignée de jeunes femmes [moins de 200], leur arracher cet «indice de persécution» au nom d’une liberté symbolisée selon eux elles par un visage sans masque …

Nous aimerions qu’aujourd’hui elles mettent au moins la même ardeur et la même conviction à empêcher que l’on masque cette fois-ci 67 millions de Français, et qu’on restreigne leurs libertés de façon flagrante et non supposée comme dans le cas des jeunes filles que l’on disait indiscutablement manipulées.

Certaines lois passent «en silence» entend-on dire dans ce reportage !

Notre troisième question concerne le corps médical. Il n’est pas question ici, de remettre en question le dévouement et le sacrifice d’une partie d’entre eux. Tout le monde connait l’implication d’un Montagnier, d’un Raoult, d’un Toussaint, d’un Perronne, d’un Fouché, et j’en oublie surement. Et si on peut les citer nommément c’est justement parce qu’on observe qu’ils sont relativement peu nombreux à venir renforcer leurs rang ; union sans laquelle ils ne pourront pas impulser de véritables changements d’orientation politique.  

Dans le reportage on entend dire qu’en Allemagne, en Italie, en Espagne et aux USA, les médecins descendent dans la rue. Quid de la France ? La question n’est pas posée.

Aucune question sur la réaction ou l’action des médecins face au projet d’incitation financière à déclarer le Covid .  Aucune contestation n’a d’ailleurs été à ma connaissance formulée dénonçant cette majoration accompagnée d’une identification du patient malade et d’un encouragement à rechercher leurs contacts afin d’aider à leur identification.

Notre dernière question concernera les hommes de loi. Là encore, nous restons sans voix quant à leur impuissance déclarée.

Une levée de bouclier peut-être sur la constitutionnalité de certaines mesures ? Il ne semble pas.

Mais qui donc a un pouvoir d’action et d’inflexion dans une démocratie ? Pas les parlementaires, ni les médecins ou autres instances médicales ni les avocats et autres hommes de loi, ni les directeurs et autres administratifs…

Eh bien «tout dépendra de l’état de la population, si elle a accepté de porter le masque, etc.» SIC, nous apprend le documentaire « Hold up, retour sur un chaos ». Le «etc» non expliqué en l’état, restera bien sûr sans explication.

Le suspens concernant le coureur de fond est levé à la fin du documentaire. Il s’agit d’un explorateur qui a déjà effectué plus de 3000 km à pied, sans argent ni passeport est-il précisé.

Le simple fait qu’il n’ait pas besoin de passeport pour traverser les continents alors que nous avons besoin de nous armer de mille et un documents pour effectuer 1 km, nous fait bien évidemment baver de jalousie.

Mais plus sérieusement. La solution proposée serait-elle de prendre ses jambes à son coup et de fuir aussi loin que possible ? Pourquoi pas, me direz-vous. Les jeunes forts et vigoureux pourront courir. En ce qui concerne les vieux, les handicapés, les enfants, les malades…, eh bien la sélection naturelle fera le reste.

Moralité de cette tragique historique, c’est encore à « la population » d’aller au charbon et de morfler, quitte à y laisser un œil ou un bras ou à minima 135 euros qui représentent pour de nombreuses personnes le budget alimentaire d’un mois.

C’est pourquoi en l’absence de propositions, nous suggérons en guise d’éthique et d’hygiène de vie de… se débarrasser de la télévision pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore fait. L’abstention politique en guise de préliminaire à un système politique repensé. L’instruction des enfants à la maison —autant que faire se peut—, afin qu’ils ne soient plus ni les jouets ni les victimes d’un corps administratif ou enseignant, zélé de faire appliquer des arrêtés sans discernement

Arrêtons par ailleurs d’alimenter l’appétit vampirique des banques en évitant les prêts à intérêt, les assurances vie, les épargnes et en privilégiant d’investir —pour ceux qui en ont les moyens— dans la terre, l’or, les bêtes, des outils de productions, la création d’entreprise …

Une utilisation réfléchie, prudente et limite des moyens informatiques et communicationnels nous éviterait également la traque, les traquenards et autres travers.

Afin de ne pas donner de crédit démocratique aux médias de masse dont la dépendance financière ne garantit plus l’indépendance éditoriale, privilégions pour nous exprimer et nous informer, les médias alternatifs.

Faisons la promotion des analyses sociales, politiques et économiques de qualité, contre toute analyse adossée à des intérêts financiers notoires. N’est-ce pas le cas du documentaire “hold-up, retour sur un chaos”?

 

[1] « Faits et documents » publie depuis 1996.

[2] Alors que les élus Les élus de la République venaient de se prendre une claque magistrale par un gouvernement qui, grâce au vote bloqué venait littéralement les mettre au placard jusqu’à nouvel ordre. Jean Luc Mélenchon ne trouve pas de meilleure riposte que d’annoncer sa candidature aux présidentielles de 2022.

[3] Lire mon article de décembre 2009. http://www.faouzia-zebdi-ghorab.com/legitimer-ou-condamner-le-port du-voile-integral-cela-releve-til-de-la-competence-des-parlementaires/

6 pensées sur “Hold-up, et après ?

  • décembre 10, 2021 à 2:11
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    Ton analyse precise et precieuse du documentaire hold up n’enleve rien à sa qualité. Quant à la passivité des élus face à la gestion déplorable de cette crise sanitaire, passivité que tu compares à la gesticulation tout aussi deplorable manifestée par ces “presque” même élus pour “démasquer” et “dévoiler” les musulmanes qu’ils seraient prèts d’ailleurs à mettre en pâture à la vindicte populaire, tout ceci resulte de notre irresponsibilité civique d’une part et de notre vile et passive complicité avec ces élus (car in fine c’est bien de cela qu’il s’agit ) qui ètouffent par leur silence la voix de leurs électeurs NOS voix ! Car un monde qui ne réagit pas non plus au crime avoué par son auteur d’un responsable militaire qui permit la securisation de tous les pays menacés par des groupes extremistes (initiés et soutenus par ceux là même qui disaient vouloir les eliminer), d’un tel monde je ne crois pas qu’on puisse attendre une sage gestion.

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  • novembre 23, 2020 à 1:04
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    D un côté l’État et la « puissance » de l’argent et d’un autre coté le peuple et la Puissance Divine !

    Très bon article comme toujours qui amène à la réflexion. Merci.

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  • novembre 23, 2020 à 10:17
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    Vous avez raison, Madame. La Covid commence à plus devenir une arme politique plutôt qu’une simple pandémie. L’imminence des présidentielles 2022 y est bien sûr pour quelque chose. Comme vous le dites, quand ça leur arrangeait ( cronte le port du voile intégral par exemple ), ils ont su agir vite et bien. Pourquoi ont-ils tant de difficultés avec la Covid ? On nous laisse nous “débrouiller” pour voir comment on va s’en sortir. Bien sûr ! Il y a ce fameux demi-confinement en cours. Quel intérêt ? On le saura jamais. En tout cas, merci beaucoup pour cet article qui nous fait bien réfléchir.

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  • novembre 23, 2020 à 10:02
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    Des Articles toujours bien rediriger qui donne a réfléchir merci.

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  • novembre 23, 2020 à 9:16
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    Très bonne analyse du documentaire. Et en effet, en l’absence de propositions, nous restons sur une immense frustration qui risque de nous tuer à petit feu ( pire que le covid en soi). La population désarmée devra se débattre au risque d’y perdre la vie. C’est scandaleux et criminel.

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