SDF et Faux Débats Sociaux
Entre rêves de fêtes et survie hivernale
Si certains prient la Sainte Vierge, Saint Nicolas, le saint Père Noël ou même saint Glinglin, afin qu’ils pensent à leur étrenne de fin d’année, au cadeau devant la cheminée, ou même aux flocons de neige sur le seuil de la maison et aux skis pour les vacances de fin d’année, d’autres prient le bon Dieu ou dame Nature pour que les températures soient plus clémentes afin de pouvoir passer l’hiver, sans y passer.
Cinquième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis, le Japon, la Chine, l’Allemagne et devant le Royaume-Uni, notre pays, la France, n’arrive ni à comptabiliser, malgré les tentatives de recensement, ses sans-abri, estimés à 100 000, ni à trouver une solution pour les héberger.
On sait pourtant que la mairie de Paris prend en charge, chaque année, l’enterrement de quelque 500 à 600 corps. Six cents personnes par an, ce qui fait douze personnes par semaine !
Dans les plus grandes villes de France, au pied des mairies, sous les yeux de tous ces spéculateurs immobiliers, de tous ces prôneurs de faux débats dans des hémicycles trop chauffés…
C’est d’ailleurs là que se révèle tout le cynisme du jeu politique : on parle abondamment des SDF, mais on préfère souvent transformer leur réalité en FDS ou Faux Débats Sociaux ; une simple inversion de lettres pour une inversion de priorités. On déplace la discussion plutôt que d’affronter la situation. On discourt, on dévie, on détourne… mais on n’agit pas.
Pas un mot sur les solutions à apporter pour arrêter cet état de fait intolérable, insoutenable, scandaleux… Grave crise du logement à laquelle on remédie par quelques miettes, pendant qu’on débloque des milliards d’euros pour courir « au secours » des banquiers, sans compter tous les scandales financiers ou immobiliers qu’on ne compte plus et qui ont fini de nous écœurer.
Une crise du logement devenue scandale national
Dormir sur le trottoir et y mourir de froid, deux ans et demi après que N. Sarkozy a déclaré durant sa campagne que « plus personne ne sera obligé de dormir sur les trottoirs d’ici à 2 ans ». Non seulement c’est toujours le cas, mais on ne considère même plus que cette situation innommable soit digne d’être du ressort d’un ministère attitré.
Le secrétaire d’État au Logement et à l’Urbanisme, Benoist Apparu, a quant à lui estimé que le dispositif d’hébergement d’urgence était « totalement au point ». Que se passerait-il s’il ne l’était pas ?
S’agit-il d’un problème conjoncturel ou d’un symptôme plus profond ? Cet état de fait relève d’une société malade. Une société malade de ses pauvres et qui les laisse mourir sans état d’âme. Le droit d’avoir un toit sur la tête, de la nourriture dans son assiette, dans une société dont l’excès de certains de ses bien-lotis n’est plus à prouver, relève d’une obligation applicable sans délai.