Lotfi Al-Tanbouli

           Lotfi Al-Tanbouli, le généreux peintre

 

Mohamed Abd El Latif, dit Lotfi, El TANBOULI est né le 13 février 1919 à Alexandrie en Égypte, et est mort le 11 mai 1982.

Figure emblématique de la peinture égyptienne, Lotfi EL TANBOULI, le généreux peintre aux tableaux réalistes et aux couleurs chaudes de l’Égypte, fut également égyptologue.

À ce titre, il fut le premier égyptien à présider le Centre d’étude et de documentation sur l’ancienne Égypte (C.E.D.A.E) en 1955.  La présidence qui lui a été confiée prouve à elle seule son talent car, avant cette date, seuls les coopérants étrangers étaient jugés compétents pour mener des missions telles que des descriptions archéologiques du patrimoine culturel égyptien.

En tant que Président du C.E.D.A.E, il fut notamment chargé des missions d’enregistrement des monuments nubiens. Son nom reste d’ailleurs associé aux temples d’Abou Simbel, et au reste des temples de Ramsès II dont il eut à assurer la sauvegarde.

C’est aussi à lui que l’on doit le premier festival des arts africains tenus à Lagos ; de même, c’est par son biais que l’antiquité égyptienne prit une place importante dans diverses expositions à travers le monde.

Il fut notamment l’organisateur de l’exposition Ramsès II qui s’est tenue à Paris en 1976 et également organisateur de l’exposition des Rois et Reines de l’ancienne Égypte tenue au Japon en 1978.

Passionné par la peinture, il préféra quitter son poste de Président de la C.E.D.A.E pour se consacrer pleinement à son art. En tant qu’artiste peintre, Lotfi EL TANBOULI attache de l’importance au réalisme. Il fait en sorte de toujours retranscrire les situations telles qu’il les voyait et aimait. Il consacre notamment ses œuvres aux travailleurs (il admirait plus particulièrement le travail des pêcheurs qui ont été au cœur de plusieurs de ses peintures).

Lotfi EL TANBOULI a reçu de nombreux prix dont l’un en 1947 (en tant qu’exposant étranger) où il fut le premier égyptien à prendre part à une exposition artistique internationale. Cette exposition qui se tenait à Paris lui avait notamment permit d’exposer douze tableaux et de se faire un nom. Les critiques étaient unanimes, son œuvre valait le détour ; l’on retiendra notamment la critique de Maurice DELFIEU qui reconnait en ses œuvres « une richesse et une variété déconcertante ».

A titre posthume, le 28 mai 1983, l’ancien Président égyptien, Hosni MOUBARAK lui a décerné la décoration d’honneur des sciences et des arts. En mars 1984, il fut aussi décidé de donner son nom à une rue en Égypte en guise de reconnaissance.

Son œuvre est un héritage culturel indéniable : outre le fait que ses peintures aient fait l’objet de diverses expositions après son décès, on notera qu’un court métrage lui a été consacré dès 1985 (documentaire intitulé « D’Alexandrie à la Nubie »).

Parmi les œuvres qui lui sont consacrées, on remarque celle de Zeinab ABDELAZIZ, docteur en lettres. À travers un  ouvrage intitulé Un Généreux-Océan, elle rend hommage à l’œuvre de celui qui lui a enseigné la peinture.

Aujourd’hui, les peintures d’EL TANBOULI sont surtout dans des collections privées : on peut toutefois les retrouver dans certaines administrations d’Égypte et il arrive que certaines expositions lui soient encore consacrées (notamment à l’occasion de l’anniversaire de sa mort).

4 pensées sur “Lotfi Al-Tanbouli

  • février 13, 2019 à 4:50
    Permalink

    Chère Zeineb,
    C’est avec beaucoup d’émotions que je lis ton nouveau message. Je suis heureuse par cet article de contribuer à rappeler la mémoire de ton cher et illustre mari.
    Lorsqu’un être cher nous quitte c’est un peu de nous-mêmes qu’il emporte avec lui. Et je comprends donc ton chagrin et ton sentiment de vide. Mais il reste de lui tout ce qu’il a semé en toi et autour de lui. Et ainsi par ton souvenir , et par ses œuvres perpétuelle invitation au voyage, il continue d’habiter ce monde qu’il a pourtant quitté.
    Prions Dieu que toute créature en ce bas monde sache aimer et sache se faire aimer comme ce fut le cas dans votre touchant couple.
    Indéfectiblement tienne

    Répondre
  • février 13, 2019 à 2:35
    Permalink

    Chère Fawzia,

    C’est la date du premier centenaire de sa naissance,
    j’ai tenu à te remercier encore une fois..
    Rien au monde ne peut remplir le vide qu’il laisse ..

    Répondre
  • avril 1, 2017 à 7:53
    Permalink

    Chère Faouzia,
    avec les larmes aux je n’arrive pas à écrire, vous remercier pour l’excellente page que vous consacrez à Celui qui fut mon Professeur et Mari auquel je dois tout ce que j’ai réalisée dans ma vie

    Répondre
    • avril 1, 2017 à 8:57
      Permalink

      Chère Zeineb
      Merci de ce touchant message. Je n’ai fait que relayer tous nos grands artistes dont vous faites, vous, ainsi que votre défunt mari Lotfi Al Tanbouli ( Paix à son âme) indéniablement parti. En ce triste siècle sans grande poésie, vous avez contribué à redonner à l’art ses lettres de noblesse. C’est donc à moi de vous remercier pour nous permettre de croire qu’aujourd’hui encore l’art peut être une des formes d’expression ou de manifestation de la beauté, de la bonté et de la profondeur de l’âme.

      Répondre

Répondre à Zeinab Abdelaziz Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *